La reconstitution écologique

L’objectif des travaux de reconstitution est de transformer un espace naturel totalement dégradé en un habitat se rapprochant le plus possible du milieu naturel d’origine : la forêt semi-xérophile. 

La zone qui a été choisie pour mettre en place ce chantier est la planèze située entre la ravine de la Petite-Chaloupe et celle de la Grande-Chaloupe, de part et d’autre du Chemin des Anglais. Encore cultivé il y a quelques décennies, l’espace de 9 hectares qui a été retenu pour effectuer les plantations a subi défrichements, incendies, pâturages et invasions biologiques.

La flore présente avant travaux était donc constituée quasi-exclusivement d’espèces exotiques envahissantes, à l’exception de quelques rares pieds d’espèces indigènes résistant au feu (notamment le Bois de gaulette – Doratoxylon apetalum).

Les travaux de reconstitution se divisent en trois grandes catégories :

Travaux pelle araignéeI / La lutte contre les espèces végétales exotiques invasives

Le milieu avant travaux se rapprochant d’une savane arbustive, voire arborée par endroits, il a fallu procéder à l’élimination d’une partie des végétaux exotiques en place afin de disposer de l’espace suffisant, tout en gardant de l’ombrage.
Les volumes importants à traiter ont amené le prestataire de ce chantier à mécaniser les opérations en faisant appel à une pelle araignée. Cet appareil, qui peut se déplacer sur un sol rocheux et irrégulier, a procédé au broyage des végétaux et à un premier retournement du sol.
Les espèces exotiques les plus envahissantes, les plus gênantes pour l’implantation du chantier (espèces épineuses notamment) et celles à l’origine d’une banque de semences importantes ont été systématiquement éliminées. Il s’agit de la Liane papillon (Hiptage bengahalensis), du Choca vert (Furcraea foetida), du Cassi (Leucaena leucocephala) et du Zépinard (Acacia farnesiana).
Pour les autres espèces, les individus d’une taille inférieure à 2 m ont été éliminés et seuls ceux qui génèrent suffisamment d’ombre ont été conservés.
Ils devront néanmoins être supprimés à terme, une fois que les espèces indigènes replantées auront profité de l’ombrage et se seront bien installées.

preparation_terrain(2)II / La préparation du terrain

Une fois les espèces exotiques éliminées, le sol peut être préparé pour la plantation et le chantier implanté.
Plusieurs protocoles sont testés sur la reconstitution, nécessitant à chaque fois une préparation du terrain spécifique :

  • la surface est retournée à la mini-pelle, afin de retirer les blocs qui peuvent gêner la plantation et de disposer d’une terre meuble, propre à une implantation racinaire rapide. Cette surface dépend de la densité de plantation : le quart, la moitié ou la totalité de la surface est retournée, selon qu’on se trouve dans un protocole à 1, 2 ou 4 plants/m respectivement.
  • préparation de placettes circulaires de 20 m2  ou de bandes de plantation de 4 m de large, la distance entre placettes et entre bandes étant fonction de la densité de plantation.
  • L’implantation du protocole à 1 plant/ m2 consiste uniquement à délimiter des placettes d’une surface de 120 m et de retourner le sol sur toute la surface.

PlantationIII / La plantation et l’entretien

Les plants produits en pépinière sont transportés par camion puis par hélicoptère sur le site de reconstitution. Ils y sont plantés dans les 48 heures qui suivent à une densité fonction du protocole considéré.

Une fois mis en terre, les plants sont plombés, c’est-à-dire arrosés abondamment, ici avec 5 litres, afin de chasser l’air emprisonné entre les mottes de terre lors de la plantation, qui pourrait causer une pourriture racinaire. La terre est ainsi tassée autour des racines, assurant un bon démarrage aux plants.
Cet arrosage est d’autant plus important qu’il est le seul que la plante recevra. La plantation pendant la saison des pluies et le sevrage des plants en pépinière permet néanmoins de limiter fortement le risque de mortalité post-plantation lié à un manque d’eau.

Le milieu étant colonisé par les espèces végétales exotiques depuis fort longtemps, la banque de semences présente dans le sol est très importante. Les travaux de plantation ayant ramené ces graines à la surface, tout un cortège d’espèces exotiques germe lors de la saison des pluies et nécessite de procéder à un entretien des zones plantées afin de limiter la compétition avec les individus replantés pour l’eau, les nutriments et la lumière.

Le choix de planter à des densités élevées s’explique notamment par la volontédesherbage de limiter cet entretien dans le temps. Cette opération est en effet très demandeuse en main-d’oeuvre et est donc très coûteuse. Planter à forte densité rend le désherbage plus fastidieux au début, car les plants sont très resserrés et ne peuvent être désherbés qu’à la main, mais cela est plus intéressant à moyen terme. En effet, sous l’effet de la compétition entre individus replantés, le couvert sera rapidement suffisamment important pour empêcher les espèces exotiques pionnières de s’installer.

 

 

 

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