Le suivi

Les opérations de restauration écologique à La Réunion sont relativement récentes et peu nombreuses, en particulier pour la forêt semi-xérophile. Il n’existe par ailleurs aucun retour sur ces expériences, sinon des connaissances empiriques, le plus souvent orales, de ceux qui les ont mis en place.

suiviUn des objectifs du projet LIFE+ COREXERUN est de combler ce manque et d’assurer la transmission du retour d’expérience issu des différents travaux de restauration et de reconstitution écologique. Le suivi des actions entreprises et l’évaluation de leurs effets ont été confiés à des structures de recherche : le CIRAD et l’Université de La Réunion. Ces dernières ont choisi un protocole de suivi consistant à caractériser l’état de l’écosystème avant les travaux de restauration écologique et à le comparer avec l’état après travaux.

Le choix des indicateurs de suivi a répondu à la nécessité de pouvoir évaluer les propriétés fondamentales de l’écosystème concerné :

  • sa composition : l’évaluation est faite au niveau de l’espèce, en particulier sur les végétaux ligneux. Une attention particulière est accordée aux espèces rares, dont la faiblesse des effectifs nécessite un suivi individuel.
  • sa structure, c’est-à-dire la distribution et l’organisation des différentes composantes de l’écosystème : elle est décrite au sein de quadras de suivi, en terme d’effectif par classe de taille ou d’abondance-dominance
  • son fonctionnement, à savoir les flux de matière et d’énergie dus aux différents processus écologiques au sein de l’écosystème : la dynamique des populations de ligneux, les effets de l’herbivorie sur la régénération, l’évolution des conditions lumineuses ainsi que la pluie de graines la production de litière ont été suivis tout au long des travaux

Le suivi de la faune n’a pu être incluse dans cette étude bien que l’entomofaune et l’avifaune assurent différents processus écologiques importants pour le fonctionnement de l’écosystème. Un tel suivi devrait donc être envisagé à moyen terme afin d’évaluer l’impact de la restauration sur la faune indigène, en particulier les espèces endémiques et caractéristiques de la forêt semi-sèche, et les services qu’elle assure.

Un suivi photographique aérien des zones de plantation est réalisé périodiquement afin d’évaluer le recouvrement des zones d’intérêt, et un suivi photographique individuel des individus plantés doit permettre de diagnostiquer les éventuelles causes de mortalité dues à des agents pathogènes.

Le sol est également un compartiment à part entière de l’écosystème, bien qu’il en soit le moins connu. Si l’état actuel des connaissances ne permet pas d’envisager des résultats très aboutis concernant la composition, la structure et le fonctionnement de ce compartiment, la caractérisation de l’état initial du sol (profil pédologique à la tarière, mesure du pH, de la Capacité d’échange cationique et du taux d’humidité ; analyse chimique standard : N, C, P, K, Ca, Mg et Na) devrait permettre d’estimer les modifications consécutives aux activités de restauration et de reconstitution.

Enfin, des enquêtes de terrain réalisées auprès des usagers doivent permettre d’évaluer les efforts de sensibilisation déployés durant le projet et leurs résultats auprès du public en terme de perception et de connaissance des actions et du milieu restauré.

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